Né en 1954, ingénieur des Mines de Saint-Etienne, j'ai été informaticien toute ma vie professionnelle. Après un début en société de services, j'ai travaillé dans l'informatique de Carrefour (Promodès avant sa fusion avec Carrefour) en interne puis comme prestataire IBM jusqu'à ma retraite officielle en 2017. Je vis actuellement en Saône et Loire à côté de Mâcon.

Les conseils donnés par Florent Cavaler dans l’article Pure Santé du 9 mars 2022 sur l’excès de sucre dans le sang, prélude au diabète (1), me paraissent excellents. Ils m’ont ému, car ils rejoignent mon expérience personnelle du sujet. Je crois donc utile de relater cette expérience. Je souhaite que ce témoignage puisse aider certains à prendre conscience, et à trouver leur voie pour prévenir et vaincre le fléau du diabète. Ce n’est bien évidement pas à prendre au pied de la lettre comme conseil médical. Je ne suis pas médecin : toute situation est particulière, il importe d’être suivi par un bon professionnel.

 

Les origines de mon diabète

J’ai eu en 2020 une tumeur au cerveau, un lymphome. C’est heureusement en rémission totale à l’heure actuelle.  Mais dans le protocole de soin de chimiothérapie, j’avais précisément du dexaméthasone, avec de la cortisone à haute dose. Cela a été lourd, les traitements étaient agressifs. J’ai eu 8 cures sur 6 mois à l’hôpital, dont 6 avec du dexaméthasone, cela s’est terminé en septembre 2021.

Précédemment, à l’été 2018, j’ai eu une névrite sur le nerf sciatique de la jambe gauche. Elle a été soignée en 2019 par 6 cures successives de cortisone par intraveineuse à l’hôpital, concentrées à chaque fois pendant le weekend, à raison de 1 fois par mois. L’arrivée de mon cancer en 2020, moins d’un an après ces cures, n’est qu’un pur hasard, m’a affirmé mon neurologue. Circulez, il n’y a rien à voir, bonnes gens !

 

Malheureusement pour lui, j’ai beaucoup lu sur le cancer, car mon épouse est décédée de cette maladie. J’ai ainsi appris qu’il se déclare souvent suite à un affaiblissement des défenses immunitaires du corps (2). C’est là, avec l’augmentation du taux de sucre dans le sang, un des effets secondaires de la cortisone. Ce médicament anti inflammatoire diminue en effet la réponse immunitaire du corps (3). Les études montrent aussi que l’excès de sucre favorise le cancer.  De même, la cortisone est bien connue comme un facteur de risque pour le diabète, comme les médicaments anti cholestérol, d’ailleurs.

J’ai donc du mal à croire mon neurologue. Même si les causes d’un cancer sont multi factorielles, la cortisone qui m’a été administrée en abondance en 2019 ne m’a certainement pas fait du bien à long terme même si elle a soigné ma névrite à court terme. La chimio par derrière n’a rien arrangé. Mais je ne la regrette pas : si je n’avais pas eu de chimio, je ne serais pas là pour en parler.

J’espère simplement que je ne découvrirai pas d’autres conséquences de ces traitements dans le futur.

 

Comment mon diabète de type 2 s’est déclaré

Tous ces traitements lourds ont donné des résultats, mais il y a eu des séquelles. Comme décrit dans l’article de Pure santé, j’ai expérimenté l’expérience de soif excessive, jointe avec l’envie d’uriner très souvent. J’avais aussi des fringales fréquentes, grignotais beaucoup, et prenais régulièrement un kg par mois depuis que j’avais fini mes chimios. Pour finir, comme j’avais une prise de sang de suivi tous les 3 mois, j’ai demandé à mon hématologue de faire mesurer mon taux de sucre dans le sang. Cela s’appelle le taux de glycémie glyquée (4), cela mesure une moyenne dans le temps, c’est plus fiable que la simple mesure du taux de sucre qui dépend du moment où vous mangez.

 

En août dernier, mon taux de glycémie glyquée était à 8%, autrement dit, j’avais un diabète de type 2 débutant, avec une insuffisance rénale modérée conséquence de la chimio. Je n’avais jamais eu de problème de diabète auparavant, j’avais juste un peu de surpoids. La cortisone avait manifestement frappé.

 

En conclusion si vous avez pris ou prenez beaucoup de cortisone, surveillez bien votre taux de sucre dans le sang en suivant votre taux de glycémie glyquée.

 

Mon changement d’alimentation en août dernier

 

Alimentation saine
 Prise de conscience

Ma prise de sang d’août dernier a été un électrochoc pour moi. J’avais réussi à guérir du cancer et je n’avais plus de médicament contre l’hypertension, un des résultats  positifs de mon cancer. Je voulais recouvrer la santé, mais je n’en prenais manifestement pas le chemin. Je connais aussi les méfaits du diabète (5) et sais qu’il est très difficile de s’en débarrasser.

De plus, je n’avais pas envie de prendre des médicaments anti-diabète pour le restant de ma vie. Selon la plupart des avis sur Internet, c’était inévitable et mon médecin ne m’a pas beaucoup laissé d’espoir là-dessus.

Pourtant, en cherchant à comprendre les causes profondes du diabète, j’ai trouvé des articles (6) où des chercheurs affirmaient qu’ils avaient observé la régression de diabètes de type 2. Selon leur expérience, un diabète de type 2 débutant est réversible si on arrive à diminuer très fortement et rapidement sa graisse abdominale et la graisse autours du pancréas. Cette graisse en excès est une des causes majeures du diabète. Cela se fait en général au moyen d’un régime alimentaire strict accompagné de perte de poids importante et rapide.

L’excès de sucre agit aussi comme une drogue : plus vous en prenez, plus vous en voulez, cela explique les fringales. La seule manière de rompre le cercle vicieux est d’en prendre le moins possible. On peut ainsi prévenir plein de problèmes (7).

 

La modification de mon alimentation

Je me suis dit que je ne risquais par grand-chose à essayer. J’ai alors changé pour de bon mon alimentation, car je ne voulais pas d’un régime. Ce que je voulais, c’est changer mes habitudes alimentaires. J’ai acheté pour cela une application à un prix très modique sur Internet, « mon index et charge glycémique ». Cela classe notamment les aliments en fonction de leur charge et leur index glycémique (8). Il y a aussi un petit tutoriel expliquant les notions de charge et index glycémique.

J’ai alors éliminé ou limité fortement tous les aliments qui élèvent trop le taux de sucre dans le sang, surtout le soir et le matin, tous ceux avec index glycémique élevé. Malgré ce que je croyais, j’en avais pas mal. Je croyais pourtant être bon avec une alimentation le plus possible bio et sans viande et la livraison de repas équilibrés sains le midi qui m’évitent la malbouffe ; je me passais de lait, et de confiture le matin avec mon pain, ne buvais pas du tout de sodas, et très peu d’alcools. La petite liste m’a montré que je faisais plein d’erreurs en ce domaine sans le savoir.

Maintenant par exemple, je me passe complètement de pain et de pâtisserie ; j’ai supprimé les yaourts et desserts industriels sucrés ; le soir, je proscris pâtes, riz, et pommes de terre, mais en ai le midi dans les repas qui me sont livrés. Je mange exclusivement des fruits en dessert le soir. Tout cela ne me gêne absolument pas, car les aliments de substitution que j’ai sont tout aussi bons et nettement plus sains. Je prends le matin du pain des fleurs, tartines bio à base de sarrasin ; c’est sans gluten avec un index glycémique bas, et c’est très bon. Quand je fais des soupes le soir, il n’y a que de bons légumes, pas de pommes de terre dedans.

 

Du jeune en plus

En plus du changement d’alimentation, je me suis mis aussi au jeune hebdomadaire intermittent de 24 heures sec. Le jeune a plein de  vertus. J’en parlerai dans un autre article,  cela le vaut largement.  Il présente peu de risques s’il est bien fait. Notamment, le jeune sec (9) (10) bien pratiqué permet la diminution des graisses dans le corps, ce qui m’intéressait particlulièremet contre le diabète. Cela restaure de manière naturelle les équilibres du corps en mettant pour un temps votre système digestif au repos.

Cela s’est vérifié par plusieurs résultats tangibles :

  • la diminution importante de mon ventre abdominal.
  • Une perte de poids lente, mais continue, et très bien tolérée par mon coprs.
  • L’amélioration de la fonction rénale : ma créatinine a diminué. J’ai toujours une insuffisance rénale, mais elle a un peu régressé alors qu’auparavant, elle augmentait à chaque prise de sang.

 

Résultats depuis août 2021

 

Prise de sang

Les résultats ont suivi. À la prise de sang de novembre 2021, 3 mois après mon changement d’alimentation, mon taux de glycémie glyquée était redescendu à 6%, et dans la dernière analyse de février 2022, il est à 5,7%. C’est encore haut, mais c’est revenu à la normale. En parallèle, j’ai perdu 9 kg en 9 mois, et une bonne part de mon ventre, comme dit précédemment. Je me sens beaucoup mieux, c’est l’excès de sucre dans l’alimentation qui donne toute cette graisse.

 

Inutile de dire que je n’ai plus de médicament anti diabète. Le médecin m’en avait donné il y a plus de 6 mois. En novembre dernier, il a convenu avec une pointe de regret que ce n’était plus utile. Il ne m’avait donné aucune recommandation diététique particulière pour accompagner le médicament anti diabète.

Sa réponse quand je lui ai demandé pourquoi ne manque pas de sel : il m’a rétorqué qu’habituellement, les gens n’arrivent pas à suivre dans la durée un régime et la situation est ensuite pire qu’avant.  Ce n’est pas faux, je l’ai vécu avec mon épouse. Cependant, je ne considère pas ce que je fais comme un régime. Je ne me restreins pratiquement pas. J’ai même arrêté de grignoter car je n’en n’ai plus besoin. Ce sont tout simplement de nouvelles habitudes alimentaires qui dureront.

J’aurais préféré de sa part, s’il n’avait pas le temps de voir ce problème avec moi, de me diriger vers de bons spécialistes qui auraient pu me conseiller utilement plutôt que de me donner le médicament et de s’arrêter là. Peut-être n’en connaît-il pas à Mâcon. Ceci montre bien en tout cas les limite de la médecine générale telle que pratiquée désormais en France.

 

Vaincre les doutes d’un entourage qui prétend mieux savoir que vous

 

tenir bon

J’ai dû tenir bon face aux doutes de certains membres de ma famille qui, sur la foi de leurs études médicales, m’ont trouvé très prétentieux quand j’expliquais ce qu’étaient index et charge glycémique. Quand je leur ai dit que je verrai en fonction des résultats, ils n’ont plus rien dit. Mon hématologue, médecin hospitalier de très haut niveau, m’a de son côté tout de suite appuyé.

Mais avec un amie infirmière pétrie de certitudes venant de sa formation initiale il y a plus de quarante ans, la discussion a été épique. Elle croit toujours dur comme fer à la fausse idée autrefois très répandue et enseignée partout des sucres rapides et sucres lents (11). Ceci est un mythe, tous les aliments avec fort indice glycémique font élever à la même vitesse votre taux de sucre dans le sang, que ce soit des pâtes, de la pâtisserie, ou des morceaux de sucre. J’ai eu le tort de vouloir discuter avec cette amie. Elle a fini par se fâcher envers moi en me disant que je n’y connaissais rien. Cela dérangeait manifestement un peu trop ses croyances.

Une autre idée fausse bien répandue par l’industrie pharmaceutique pour faire vendre à vie des médicaments nuisibles et inutiles contre le cholestérol (12) est que c’est l’excès de consommation de graisses qui cause le stockage des graisses dans le corps. Des générations de naturopathes se sont élevés et s’élèvent toujours contre cette idée. Pour eux, et je les suis, c’est le sucre, l’ennemi principal.

 

Conclusion

En ce qui me concerne, ma méthode a réussi . Je ne prend plus aucun médicament, je me sens en bien meilleure forme. La philosophie du Dalaï Lama me convient parfaitement  : la meilleure méthode, c’est celle qui marche. Muni de ce pragmatisme , je vais donc poursuivre, quoiqu’en disent certains ou certaines.

Et s’il faut changer à nouveau, je le ferai. Il est primordial de rester souple dans la vie. Je m’adapte et m’adapterai en fonction des résultats observés.

 

Michel Renouleau – finalisé le 12/03/2022

 

Ressources

(1) Pure Santé du 9 mars 2022 de Florent Cavaler : https://www.pure-sante.info/sucre-sang/

(2)  Lien entre cancer et affaiblissement de nos défenses immunitaires https://www.passeportsante.net/fr/Communaute/Blogue/Fiche.aspx?doc=equiper-notre-systeme-immunitaire

(4)  Le taux d’hémoglobine glyquée, qu’est-ce que c’est ? https://www.doctissimo.fr/html/sante/analyses/ana_proteines14.htm