Né en 1954, ingénieur des Mines de Saint-Etienne, j'ai été informaticien toute ma vie professionnelle. Après un début en société de services, j'ai travaillé dans l'informatique de Carrefour (Promodès avant sa fusion avec Carrefour) en interne puis comme prestataire IBM jusqu'à ma retraite officielle en 2017. Je vis actuellement en Saône et Loire à côté de Mâcon.

Introduction

Par mon parcours personnel, je me suis toujours intéressé à tout ce qui pouvait nous améliorer et nous apporter le bonheur auquel nous avons tous droit. On appelle cela couramment « Développement Personnel ». Je n’aime pas énormément ce terme, car il est très connoté par l’égo, et la recherche d’avantages personnels comme par exemple gagner plus d’argent. Mais c’est le terme consacré et tout le monde le comprend. On parle aussi de réalisation personnelle, et c’est déjà beaucoup mieux.

J’ai eu un long parcours avec Jung, et j’en parlerai peut-être un jour. C’est en effet  c’est un des plus grands génies du 20ème siècle. Il avait une vision prophétique, très en avance sur son temps, il esd toujours d’actualité plus de 60 ans après sa mort. Certaines de ses grands concepts comme les archétypes ou la synchronicité sont même passés dans le langage courant.

Je me suis aussi beaucoup intéressé à la philosophie bouddhiste. J’ai découvert qu’en France, des grands Maîtres toujours vivants font vivre cette tradition admirable et la diffusent autours d’eux.  Bruno Lallement est un de ceux-là et son message et ses pratiques ont changé ma vie.

C’est un parcours de toute une vie, et cela continuera jusqu’à ma mort. Un des grands enseignements de Jung est l’individuation. Les sages bouddhistes, avec un langage un peu différent, parlent exactement de la même chose. Une des plus grandes erreurs que l’on puisse faire dans sa vie lorsqu’on a emprunté ce chemin est de se croire arrivé. On est alors repris par l’égo et le péché d’orgueil, et on se pétrifie littéralement. Ceci est fort bien décrit dans certains contes de fées étudiés par Marie Louise Von Franz, une des disciples les plus fameuses de Jung. J’en ai eu un exemple dans ma famille, une bonne illustration de l’adage « la vieillesse est un naufrage ».

On a des antidotes à cela. Les bouddhistes, et Bruno Lallement, au-delà de la prise de conscience « intellectuelle » nécessaire,  nous proposent des pratiques quotidiennes avec la méditation. Ceci permet de nous ancrer dans l’ici et maintenant et d’être dans l’amour des autres. On évite ainsi d’être repris par un intellect desséchant bardé de certitudes, l’illustration même de notre égo.  Cela rejoint la maxime de Jung : « une vérité intellectuelle est une piètre vérité ». La lecture de livres savants inspirés ne suffit pas si on se limite à cela. Seuls nous sauveront l’humilité et l’amour des autres au quotidien par des pratiques.

Dans cet esprit, j’ai ainsi découvert un petit bijou simplissime, mais au combien profond quand on veut bien le ressentir. En effet, sa pratique au quotidien change la vie. Cela s’appelle les « quatre Accords Toltèques » de Don Miguel Ruiz. Cela se présente sous la forme d’un petit livre d’une centaine de pages. Je l’ai lu d’un seul coup alors que j’ai du mal à lire des livres de psychologie savants, car trop dans l’intellect, donc trop compliqués pour moi.

 

Présentation des Quatre Accords Toltèques

Son auteur, Don Miguel Ruiz, né en 1952, est un Mexicain qui a voué sa vie au partage des enseignements des anciens Toltèques. Les Quatre Accords Toltèques nous parlent des contrats que nous concluons avec nous-même, avec la vie, avec les autres, pourquoi pas avec Dieu.

Don Miguel Ruiz

Don Miguel Ruiz avec son fils Don José Ruiz
(Source : http://cathymaillard.unblog.fr/2012/09/26/don-miguel-ruiz-don-jose-ruiz-a-paris-le-20-et-le-21-octobre/)

 

Il nous propose le contrat suivant, basé sur 4 maximes de base :

  1. Que votre parole soit impeccable
  2. Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle
  3. Ne faites pas de suppositions
  4. Faites toujours de votre mieux

Cela parait simpliste, mais c’est en réalité très profond, il y a toute une philosophie de vie derrière.

 

Le premier accord Toltèque : que votre parole soit impeccable

C’est assez facile à comprendre, il s’agit ici d’éviter de dire du mal, notamment des autres. Les paroles, notamment lorsque maniées dans une intention malveillante, peuvent faire énormément de mal.

Dans notre société, lorsqu’on n’est pas d’accord, on préfère attaquer les personnes plutôt que de respecter leur point de vue et argumenter dans le respect. C’est quelque chose de courant dans la vie publique où hélas, on a pour habitude de dire du mal des autres à tout bout de champ, et de préférence de ses adversaires politiques. Si vous écoutez attentivement ce qui s’écrit ou se dit dans les médias, vous verrez sans peine ce phénomène à l’œuvre.   Le problème est que le « parler mal » est un symptôme d’une pensée tordue où, au lieu d’aimer les autres et de les respecter, on pense plutôt à les démolir, en faisant sien l’adage « la fin justifie les moyens ». C’est un des signes particuliers de l’égo et du manque d’amour : notre société a beaucoup trop de l’un, et beaucoup trop peu de l’autre.

Si vous avez une parole impeccable, vous respectez les autres. Vous acceptez qu’ils soient différents de vous, qu’ils aient des opinions différentes, et vus êtes sans agressivité vis-à-vis d’eux. Cela n’empêche pas les désaccords, vous avez le droit de ne pas être d’accord avec ce qu’ils disent et le faire savoir, mais cela doit rester respectueux. On évite ainsi les injures, ou les jugements négatifs et dépréciateurs sur les autres.

Le monde se porterait beaucoup mieux si tout le monde avait la parole impeccable !

 

Le deuxième accord Toltèque :  quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle

Je ressens cela sur la gestion des désaccords et des conflits, notamment dans notre vie quotidienne. L’égo qui met son importance au-dessus de tout ressent comme une attaque personnelle tout désaccord ou un désaccord grave. Cela a pour conséquence que certains le vivent très mal. Ils en font une affaire personnelle, ce qui les conduit à attaquer les autres en réponse. Les conflits sont alors exacerbés, surtout si l’autre répond de la même façon. Ils deviennent à la longue inextricables.

Cette maxime nous met en garde contre cette attitude. On peut se mettre en colère devant certaines choses de la vie, ou devant certaines personnes, c’est humain. Il faut cependant faire attention à ces colères qui durent. C’est là qu’on en fait une affaire personnelle, et c’est là qu’arrivent les problèmes.

Lorsqu’on est en colère, il est bon après coup de relativiser, et de se demander si tout cela en vaut la peine. Quand on s’endurcit et qu’on se laisse aller, on devient vite inhumain et unilatéral. On n’écoute pas l’autre, on ne se met pas à sa place, on le juge.  Tout cela conduit à des catastrophes dans la vie de tous les jours ou dans la vie des nations.  On construit alors son malheur.

Ne pas faire une affaire personnelle est au contraire une attitude saine qui vous préserve du pire.

 

Le troisème accord Toltèque :  Ne faites pas de suppositions

Ceci suit bien la précédente maxime. On a tous tendance à imaginer de préférence les pires choses quand on est face à des comportements ou des paroles qui vous déplaisent. Cela s’appelle de la paranoïa lorsque porté à son extrême. Si on s’observe dans la vie de tous les jours, on voit que c’est assez courant. Notre pensée, à partir d’un petit fait isolé, se met alors à imaginer des tas de choses infondées. À l’extrême, on appelle cela de la paranoïa, mais on fait tous cela sans s’en rendre compte.

Le problème est qu’on se met alors à juger les autres, uniquement sur des apparences. Pourtant, on n’a pas connaissance de tous les éléments qui nous permettraient d’apprécier sainement la situation. C’est ainsi que naissent beaucoup de quiproquos ou de conflits qui pourraient être très facilement évités si on y prenait garde. On tombe alors dans une parole non impeccable, on se met à juger, alors que contrairement aux apparences, on n’était nullement en cause.

Si on s’observe avec attention et détachement, on arrivera le plus souvent à stopper cela très rapidement quand on s’aperçoit que l’on sort des clous.

 

Le quatrième accord Toltèque : faites toujours de votre mieux

Tout ce qui précède parait simplissime, et relativement évident. Toutes les règles de vie harmonieuses en société intègrent quelque part ce qui vient d’être dit, une sorte de code de bonne conduite.

Mais nous ne sommes que des pauvres humains imparfaits. Quoique nous faisions, il arrivera toujours un moment où nous allons transgresser ces règles, même si nous voulons les respecter, et on se jugera mal pour cela.  Or,  le pire des juges, c’est vous-même. C’est lorsqu’on se juge mal que l’on devient malheureux, et qu’on se met alors à juger les autres.  Il y peut aussi y avoir des situations où quoique l’on fasse, ce sera toujours mal, et on doit l’accepter.

De plus, lorsque nous sommes sur le coup d’une émotion violente, celle-ci prend le dessus et court-circuite littéralement notre cerveau conscient. On peut alors faire ou dire des choses que l’on n’aimerait pas si on était serein. C’est dans la nature humaine.

Il ne s’agit donc pas de se sentir coupable parce qu’on aura transgressé une fois nos règles et qu’on s’en soit rendu compte après coup. Si on s’en rend compte, qu’on se corrige, et qu’on se dit qu’on fera mieux la prochaine fois, c’est déjà très bien.  L’intention dans tout cela est le plus important.

L’homme est fait d’émotions, et celles-ci peuvent l’emporter comme un torrent. Il n’est pas sain de refouler ses émotions, mais continuer encore et encore à les faire vivre n’est pas bon non plus. Si après coup, on s’en rend compte et on comprend ce qui se passe, la rivière reviendra dans son lit paisible et tout ira bien.

Donc relativisons toujours, soyons dans l’ici et maintenant, et restons souple !

 

Conclusion

Panneau des 4 accords toltèques

 

Ces accords toltèques m’ont convaincu et, je m’efforce de les respecter du mieux possible dans ma vie quotidienne. Oh, tout n’est pas parfait, et parfois je n’ai pas réussi. Mais le 4ème accord, qui, quoique qu’il arrive, vous met en garde contre un perfectionnisme exagéré, m’a toujours soutenu. Une des clés pour y arriver est de rester constamment attentif sans refoulement, mais avec détachement, à ce que vous faites,. Ceci permet de se corriger si vous êtes à côté de la plaque. Éviter de se prendre trop au sérieux et être capable de rire de soi est aussi un bon antidote, comme toute pratique facilitant le « lâcher prise ».

 La vie publique et les médias, avec le mal parler généralisé, les jugements négatifs sur les autres, l’inconscience, et le manque de scrupules, offrent un symptôme criant de ce qui ne va pas ici-bas. C’est le signe d’égos surdimensionnés lorsqu’on les examine attentivement.

À contrario, cette philosophie des quatre accords toltèque rejoint parfaitement toutes les autres philosophies qu’il m’a été donné de découvrir.  Toutes ces règles de sagesse se valent, même si elles le disent avec leurs mots propres. Elles sont toutes en effet basées sur ces valeurs universelles que sont l’amour, la souplesse intérieure, et le respect des autres.  Notre monde actuel en est très loin et se porterait tellement mieux s’il les adoptait pour de bon.

Finalisé le 24/12/2021 – Michel Renouleau

 

Annexe : quelques ressources sur les Quatre Accords Toltèques