Né en 1954, ingénieur des Mines de Saint-Etienne, j'ai été informaticien toute ma vie professionnelle. Après un début en société de services, j'ai travaillé dans l'informatique de Carrefour (Promodès avant sa fusion avec Carrefour) en interne puis comme prestataire IBM jusqu'à ma retraite officielle en 2017. Je vis actuellement en Saône et Loire à côté de Mâcon.

Le président français Emmanuel Macron en réunion du Conseil des ministres le 24 août 2022
Source : Mohammed Badra, pool via AP

Le discours de Macron du 24 août 2022

Emmanuel Macron est rentré à Paris après ses vacances à Brégançon. Il a tenu le 24 août 2022 un discours sur la fin de l’abondance et de l’insouciance [1] en Conseil des ministres.

On peut y voir un côté positif, comme la prise de conscience d’une situation bien dégradée.  Cela sonnerait ainsi la fin du temps des cigales que je dénonçais dans un précédent article à propos de la présidentielle. Il ne propose malheureusement rien de concret pour lutter contre cette situation.

 

[1] CF  https://information.tv5monde.com/info/emmanuel-macron-previent-les-francais-de-la-fin-de-l-abondance-et-de-l-insouciance-468959

Analyse du discours présidentiel

Comme toujours avec Macron qui nous a habitué à tant d’insincérité, demandons-nous ce qui motive ses paroles. Il a trop souvent parlé en fonction de ses seuls intérêts immédiats.  Si on se souvient de la crise du Covid, il a manipulé le pays en agitant les peurs, dans le seul but d’être populaire et d’être réélu. L’image de l’homme indispensable qui tient ferme la barre vient immédiatement à l’esprit. C’est populaire. Cela évite de parler de ce qui fâche. Il est à craindre qu’il ne soit en train de nous refaire le coup.

On peut à bon droit remarquer l’extrême maladresse du propos : beaucoup de gens dans ce pays sont loin de vivre dans l’abondance.

Personnellement, ce discours m’a mis en colère. En effet, je le trouve rempli d’hypocrisie dans les efforts qu’il nous laisse présager  et dans son agitation anxiogène des peurs. Il ne propose par ailleurs aucune solution concrète. On nous prend pour des truffes !

 

Se maintenir au pouvoir en vidant les caisses

Emmanuel Macron est le premier responsable de l’esprit d’insouciance alimenté par l’argent trop facilement dépensé de la dernière période. Il a fait bien peu de choses en matière d’environnement depuis 2017 alors que le problème du dérèglement climatique est posé depuis bien longtemps. Il a très généreusement puisé dans les caisses publiques depuis 2019 et la crise des Gilets Jaunes. Ces pratiques ont embelli pendant la crise du Covid et pendant la campagne présidentielle. Cela a continué de plus belle suite à sa réélection. On a ainsi créé des montagnes de dettes qu’il va bien falloir rembourser un jour. Cela ne pourra se faire que dans la douleur.

La technique est toujours la même : suite à des problèmes graves, on achète la paix sociale en distribuant beaucoup d’argent. On obère ainsi l’avenir au lieu de s’attacher à résoudre les problèmes, ce qui est plus difficile.  On booste ainsi temporairement la popularité du Président sans rien faire de concret en espérant que le problème se réglera de lui-même. Cela ne résout rien sur le fond, car les problèmes continuent à s’empirer !

« Après moi le déluge ! » a été au fond le mot d’ordre de cette période. Il est cocasse, pour ne pas dire plus, qu’Emmanuel Macreon appelle maintenant à l’effort et au sérieux alors qu’il n’a pas arrêté de faire le contraire depuis 5 ans.

 

Le désastre de la gestion du Covid

Pendant la crise du Covid, les choix de Macron ont été durs pour le pays. Ils n’ont   pas tenu compte des mauvais résultats qu’ils entraînaient. Son « quoiqu’il en coûte », s’il a assuré sa popularité immédiate au mépris de l’avenir, ne nous a évité en rien la gravité de la pandémie. On n’a fait que pallier à des décisions mortifères dues pour certaines au manque de prévoyance et aux calculs à court terme.

La crise de l’hôpital est un excellent exemple là-dessus. Il aurait été préférable de ne pas s’entêter dans ce qui ne marchait pas : on n’avait pas besoin de confiner, ou de fermer bon nombre d’activités. D’autres pays l’ont fait avec succès et ont surmonté la crise mieux que nous.

On a aussi par idéologie et à grand frais aggravé inutilement l’épidémie de Covid en obligeant une grande majorité de gens qui n’en avaient pas besoin à se faire vacciner. Les ratés et les méfaits des « vaccins » proposés contre le Covid en témoignent largement.

On a ainsi jeté inutilement l’argent par les fenêtres.  Il est triste que trop de décideurs parmi les politiques, les médias, et les milieux médicaux, ne reconnaissent toujours pas ces erreurs. La science a pourtant tranché maintenant qu’on a un bon recul. Il est heureux que cette folie collective bien entretenue commence à régresser.

 

Rien n’a changé depuis la réélection de Macron

Le même, pour se faire réélire, a multiplié les douceurs financières coûteuses. Il a aussi fait fermer prématurément la centrale de Fessenheim uniquement pour faire plaisir à certains, sans souci de l’avenir. On aurait bien besoin de cette source d’énergie aujourd’hui !

On ne peut que se réjouir qu’il n’ait pas eu de majorité absolue à l’Assemblée Nationale pour continuer à faire n’importe quoi.  Cela montre que les Français, malgré sa réélection qu’il a largement manipulée en favorisant les extrêmes, ont cessé d’être dupes.

Ses actes comme Président continuent de démontrer une parole et une politique plus soucieuses de ses intérêts immédiats et de sa courbe de popularité que du bien de la France. Outre un manque de scrupules évident, on peut regretter aussi une incapacité à reconnaître ses erreurs et ses limites. Cette attitude est partagée par ses principaux ministres qu’il soutient envers et contre tout, y compris dans les situations indéfendables où ils mentent pour éviter de reconnaître qu’ils se sont trompés.

 

Le manque de résultats

On ne pourrait rien dire si au moins les résultats avaient suivi.  Hélas, ils sont mauvais dans beaucoup de domaines. Il y a eu aussi une grande imprévoyance sur plein de sujets, dont celui du climat et de l’énergie. Les principaux problèmes depuis 2017 ont donc eu tendance à empirer avec le temps. Nombre d’efforts n’ont été faits que pour pallier à de mauvais choix, pas pour corriger ces problèmes.

 

Conclusion

L’histoire nous apprend que la fuite en avant cesse forcément à un moment : on est alors rattrapé par les réalités.  C’est ce qui arrive à notre Président à l’heure actuelle.

Vu son passé au pouvoir, il n’a plus aucune crédibilité pour aborder correctement les temps difficiles qui peuvent être devant nous.  L’argent magique à distribuer commence à s’épuiser.  N’est pas Churchill ou Clémenceau qui veut.

Churchill, dans la période qui a précédé son arrivée au pouvoir, n’a pas cédé à la facilité et n’a jamais changé de discours, même si la foule était contre lui à un certain moment. Il avait une vision claire de ce qu’il fallait faire, et il ne s’était pas trompé. Cela a conduit les gens à lui faire confiance. Il a alors pu entraîner avec succès son pays malgré la tempête.

C’est ce type d’homme qu’il nous faut dans la situation présente !

 

Michel Renouleau – le 25/08/2022